La réaction du marché suite aux données non agricoles d'hier soir a été l'une des plus folles et divergentes de cette année.

Du côté des actions américaines, c'était la fête — le Dow Jones a augmenté de 1,43 %, le Nasdaq a explosé de 2,53 %, et le S&P 500 a clôturé en hausse de 1,90 %. Les valeurs technologiques étaient complètement déchaînées, l’indice des "sept géants" a grimpé de plus de 3 % en une seule journée, Nvidia en tête avec près de 4 %, ses revenus du troisième trimestre s’élevant à 57 milliards de dollars, en hausse de 62 % en glissement annuel, avec une prévision pour le quatrième trimestre à 65 milliards, des chiffres vraiment impressionnants.

Mais de l'autre côté, c'était la catastrophe. L’or au comptant a chuté de 1,5 %, franchissant directement la barre des 4100 dollars ; le marché des cryptos a été encore plus brutal, avec une baisse généralisée de 5 %, provoquant des liquidations en masse pour les acheteurs.

En résumé, ce mouvement de marché est essentiellement une bataille d’attentes.

Les créations d’emplois non agricoles en septembre ont ajouté 119 000 emplois, soit plus de deux fois l’anticipation de 52 000. Dès la publication, la Maison Blanche est sortie pour s’attribuer le mérite. Mais en regardant de plus près, l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie et l’indice des nouvelles commandes ont tous deux diminué, la fabrication étant encore en difficulté.

Ce qui est encore plus important, c’est que la position de la Fed est ambiguë. Goldman Sachs pense que le marché du travail n’est pas aussi robuste, avec une possibilité de baisse des taux en décembre ; mais les contrats à terme CME sur les taux d’intérêt montrent que la probabilité d’une baisse en décembre n’est que de 29,8 %, le marché ne semble pas convaincu. Le membre du FOMC, Bostic, a déclaré que l’inflation à 3 % reste préoccupante, et Harker a directement averti qu’une baisse des taux pourrait déclencher des risques financiers — dès que ces paroles ont été prononcées, la perspective d’assouplissement monétaire s’est fortement refroidie.

Donc, vous voyez, la hausse des actions américaines s’explique par la solidité des résultats technologiques et le regroupement des capitaux ; la chute de l’or et des cryptos vient de l’échec des attentes de baisse des taux, avec une vente simultanée d’actifs refuges et à haut risque. Fondamentalement, tout est motivé par les émotions, le support des fondamentaux étant en réalité très fragile.

À ce stade, ce que le citoyen lambda doit le plus faire, ce n’est pas de courir après la hausse ou de vendre à la baisse, mais plutôt d’investir prudemment en dollar-cost averaging, en attendant que la réunion de décembre de la Fed donne un signal clair. Plus la volatilité à court terme sera forte, plus il sera facile de se faire piéger comme un "bêta".